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ta plume est toujours au top très cher tibo, quel plaisir de te lire!!! profites a fond de ton aventure, et tr
Par Sarah, le 29.01.2012
toujours vivant ?!
Par gaëtan, le 28.01.2012
wouahahaha ha ha !!!! trop bon, du thiébeau en pleine ascendance :)
j'ai beaucoup aimé l'histoire du pq, l'ide
Par lauri, le 25.02.2011
tu dois avoir un don pour les dialogues...
Par gaëtan, le 03.02.2011
hihihi merci pour ce savoureux dialogue avec dieu...
Par gaëtan, le 03.02.2011
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Date de création : 23.12.2010
Dernière mise à jour :
28.04.2012
22 articles
Inachevé : Qui n’est pas achevé
Voila ce que la muse wikipedia de l’inspiration vient de m’annoncer…et elle n’a pas tord la bougresse toute emmitouflée dans ses définitions et sa tête de prof de francais qui inspire le respect mais aussi une certaine étroitesse d’esprit à certains moments.
Donc achevons ! Je m’exécute (rien à voir avec un quelconque acte suicidaire)
Day 5 – Day 14
C’est donc sur un rythme 100% rural, à l’exception des week ends, que j’ai réalisé l’intégralité de ma mission. Une vraie petite poule, levé 6h30, couché 19h30…et quand je pense que je repoussais parfois mon réveil jusqu'à 7h j’en ai presque honte. Bon, j’agrémentais certains soirs d’épisodes de Breaking Bad que j’avais soigneusement emporté avec moi…trop addictif pour m’arrêter 2 semaines.
Une fois habitué au système de douche on s’apercoit quand même avec joie (passé la première bassine d’eau froide dans le dos et le rictus facial associé) de la simplicité et du calme qui nous entoure…enfin qui m’entoure parce que pour le coup on est pas embêté par la foule. Juste les mêmes vaches, chevaux, poules qui passent. L’impression de vivre quotidiennement un épisode de Martine à la ferme vu de l’intérieur.
Tous les matins c’est Mamoun la cuisibière et son petit dej à base d’œufs, tomates, oignons…et parfois spaghettis. Je sais pas ce qu’on leur a dit sur notre régime alimentaire mais faut étriller le bonhomme qui a sorti ca. Je ne me sentais pas de lui dire que je préférais un bout de pain avec du beurre…y a des choses que parfois il vaut mieux garder pour soi. Ma connaissance des échanges culturels haitiens étant relativement limitée et l’envie de ne pas blesser autrui l’emportant sur mon éthique et mes habitudes alimentaires.
Moment clef de la journée : le départ pour l’école. Je vous peinds l’ambiance au rouleau à laque : soleil levant, terre rouge imprégnée de la fraicheur matinale, chaleur à peine perceptible, bruits des fermiers dans le lointain, écoliers des villages environnants qui me lancent des bonjours…ouais, de simples moments ou le fait d’aller travailler reste juste un point dans ce trait de sérénité.
Arrivé à l’école on reprend ses esprits, on démarre le groupe électrogène, les postes de travail et c’est partie pour 4h studieuses a potasser le dépannange d’un PC, l’utilisation d’une souris (et je peux vous dire que pour certains c’était pas gagné, mais l’évolution fut juste flagrante), l’écriture de documents. Ce qui est marquant chez les haitiens (même combat que pour les indiens) est cette volonté d’apprendre et cet interet constant. Bon il faut évidemment leur porter une attention particulière et adaptée mais ils sont demandeurs et c’est ca qui fait aussi l’interet et l’essence (d’un point de vue carburant, ouais j’ai trouvé que ca) de la formation. Ponctuation de la séance matinale par du chassé de poules…elles aussi semblaient s’interesser à mes cours, j’ai même vu des poussins se jeter contre les barreaux de leur grille pour pouvoir utiliser le notepad…ou je l’ai rêvé, je ne sais plus J
Au final la difficulté principale fut la patience nécessaire et la pédagogie de répétition que l’on est obligé d’utiliser. Autre complexité : sortir des schémas de mécanismes et d’habitudes. Leur demander de réaliser la même action tous les jours ne pose pas de problèmes, ils ne sont pas touchés par le syndrome du poisson rouge. Par contre changer un peu la donne en réalisant l’action à l’envers (baptisé le computing moonwalk par myself) ou en leur demandant d’expliquer le sens de chaque action devient déjà moins aisé. Je m’amusais donc à les mettre dans des situations de réflexion et d’analyse…on arrive ainsi facilement à identifier celles et ceux qui ont cherché à comprendre ce que je leur demandais. Pour les autres je les ai mis nu sur un champ avec des miettes sur le ventre et j’ai laché sur eux 100 poules (+ 200 poussins fans du notepad)…non je déconne J Bien au contraire, sur 2 semaines j’ai plus orienté mon effort sur les plus faibles tout en donnant des exercices plus complexes aux ‘meilleurs’. Le top étant de voir leur comportement lorsqu’on met un bon avec un moins bon (même si je n’aime pas vraiment le terme) : très souvent le plus doué aide l’autre et le bouscule même pour qu’il y arrive. Parfois en lui faisant aussi son exercice, et c’est la que je traverse la salle de cours de 2m2 en rondades pour intervenir.
Au final ils ont été les premiers demandeurs d’un support de cours avant même que je leur en parle. A l’heure ou j’écris j’espère qu’ils auront pu mettre en pratique ces quelques connaissances et surtout les améliorer…difficile à dire au vu des capacités informatiques de l’endroit. Mais vu comme je les ai saoulé, je suis sur qu’ils se rappelleront de ce qu’on a fait même quelques années plus tard en disant : il nous a bien cassé les bonbons le prof tout blanc qui chassait les poules J
Les matinées se terminant c’était le chemin inverse vers la maison dans une toute autre ambiance que je vais vous dépeindre cette fois à la bombe facon street art : soleil de plomb, terre rouge imprégnée de l’humidité de mes gouttes de sueur, air à peine perceptible, bruits de ma respiration suffocante dans le lointain, écoliers des villages environnants qui me lancent des ‘bonjours ca va monsieur ?’…ouais, de simples moments ou le fait d’aller manger reste juste un point dans ce trait continu de canicule.
Bref, Mamoun Paradise Burger & Pasta de 12h30 à 13h00…la ou je me serai contenté d’un gazpacho voir d’un seau a glacon en pleine face, me voila avec une montagne de riz, de beignets de bananes, de morceaux de cabri…okééééééé. Donc 1 fois sur 2 je m’esquivais pour une sieste de 15 minutes avant de reprendre le trajet de l’école pour la session d’aprem. En 2 semaines je n’ai pas réussi à m’habituer à la chaleur, truc de fou. Si j’avais pu me déplacer dans un frigo à roulettes j’aurais dit Banco !
Retour pour les cours de l’après midi que j’effectuais soit dans la salle de cours d’Opadel avec les poules pour l’acquisition des bases informatiques soit dans la tente de cours sans les poules destinée aux primaires et qui disposait du système de pédagogie numérique déployé par Haiti Futur sur plusieurs sites pilotes du pays. Assez etonnant de retrouver un système aussi novateur à base de rétroprojecteur, pc et stylet dans un endroit aussi reculé. Mais après avoir vu quelques sessions de cours prodiguées par des enseignants, il s’avère que le système marche très bien et accroche les élèves . Mes étudiants de l’après midi étant des enseignants, la pédagogie est différente et le niveau d’accroche également. La population allant de 25 ans à plus de 40 ans, certains enseignants étaient clairement étanches aux nouvelles technologies et ne pipaient rien à ce que je leur demandais. D’où la décision de les mettre en situation avec l’outil pédagogique pour comprendre la vraie finalité, et la ca rentrait beaucoup mieux mine de rien.
Autour de ces activités propres à ma mission j’en ai quand même également profité pour échanger avec les locaux, profiter de certaines visites dans les villages alentours à la rencontre des marchés, des gens, des autres ONG qui oeuvrent constamment à la reconstruction du pays, aux représentants d’actions de mécénats telles que la fondation de France qui alimentent les actions des ONG. De riches rencontres qui m’ont montré que le pays n’est pas laissé à l’abandon et surtout que toutes les facettes de la remise sur pied d’un pays sont réellement en marche, du relogement des populations , à l’apport de nouveaux services (mise en place de salles de rencontres, de formations et de services informatiques dans les milieux ruraux) jusqu’à l’aspect culturel (mise en place de locaux pour les artistes et promotions des œuvres au niveau des caraibes et de l’international) et alimentaire (etudes autour de la pisciculture dans le sud du pays réalisées par une ONG espagnole AIDA qui utilisait les mêmes locaux que ceux de Planete Urgence à Jacmel, mon point de chute du we).
Autre point positif, l’ouverture des gens avec qui je travaillais et qui me donnaient une autonomie complète sur ma facon de travailler, ils ont même été assez cool pour m’accompagner faire une rando sur un site de cascades et bassins à 1h du site de travail. Ils étaient tellement heureux quand on est parti à 7h du mat pour une rando de 2h J
Et enfin le truc top c’était que je me retrouvais à Jacmel quelques semaines avant le carnaval local, j’ai donc pu assister pendant 2 week ends aux préparatifs : création des masques et des chars, jeux locaux avec notamment le juif errant. Grosso modo c’est un gars avec un déguisement mi militaire, mi curé avec une longue barbe (postiche of course) qui déambule dans les rues et qui à des moments pète un plomb, court dans la foule chope un type au hasard et lui ordonne de faire quelque chose pour lui. Et si le gards veut ben il le fouette (gentiment bien sur). Cela crée des jolis mouvements de foule auxquels j’ai pu participé. Malheureusement je n’aurais pas pu participer au carnaval et apparemment c’est quelque chose, un joli sacré bordel dans les rues de jacmel pendant 3-4 jours.
J’ai également pu servir de reporter photo lors d’une formation dans un lycée de Jacmel sur les pépinières. Formation réalisée par un expert francais plus des représentants d’Opadel. 2h passées en compagnie du classe d’étudiants à leur présenter le fonctionnement d’une pépinière, à trier des graines d’acacias, de cotonniers, de tamarin…juste top.
Bref encore une bien belle expérience loin de notre cadre de vie et de notre vision occidentale.
Petit bémol sur le retour vers la France ou j’ai failli emplafonner les responsables de British Airways + Insel (compagnie locale) tellement c’était nawak. Mais au final bien rentré et toujours autant motivé pour un prochain congé solidarité en 2013 année de la fraise. Après ce petit saut caribéen, un petit saut en afrique sub saharienne me plairait bien. A voir et à réfléchir cette année. On refera mijoter les ingrédients en fin d’année pour voir quelle nouvelle recette on va pouvoir en tirer.
Ci-dessous le petit glossaire/anecdote de mon séjour.
Insel : compagnie caribéenne qui a du mal à reconnaitre ses tords
Miami : ville du sud est des états unis ou j’ai passé plus de temps que prévu. Vu d’en bas c’est sympa. Vu d’en haut c’est très sympa
Chien :
Sécurité : terme somme toute relatif en fonction que l’on se trouve en ville ou en campagne et du moment de la journée. Ex : en ville de nuit = pas bien. Mais bon cela n’a pas empeché qu’une femme se fasse cribler de balles dans un village à côté du mien pendant que j’y étais. Mais bon les querelles locales restent entre locaux.
Choléra : version costaud de notre gastro locale. En 4h la gastro te couche, en 4h le choléra te flingue. Je peux vous dire que j’ai fais gaffe avec l’hygiene la bas J
Moustique : saloperie volante
Chien : animal qui te suit jour et nuit, à travers rivières et sentiers dès lors que tu lui a donné un peu d’attention et un bout de pain.
Mangue : petit dej de Jacmel
Mizik : musique locale caribéenne
Blanc ! : moi
Comment ou yé ? : Comment ca va ?
Mwé pa rélé blanc, mwé rele tibo : je m’appelle pas blanc, je m’appelle thibault. Phrase que j’ai du sortir 100 fois en 2 semaines
Bassin bleu : lieu de toute beauté à 1h de marche de la Montagne
Mamoune : Cuisinière et gérante d’un magasin…à l’intérieur de sa maison
Groupe électrogène : unique source d’électricité en campagne
Clef 3G : Petit bout de plastique que l’on insère dans son ordinateur et qui permet de récupérer un mail en 15 minutes. Le jour ou j’ai du créer 12 adresses gmail pour une classe de lycéen, j’ai cru atteindre le nirvana de la patience, mais non ce n’était que le silverchair de la patience, le nirvana fut le jour ou j’ai du les former à l’utilisation de gmail. 12h30 : ‘Alors la vous cliquez sur connecter’. 12h45 : ‘Donc la, la page s’affiche’ 12h50 : ‘okééééé, on va peut être tenter d’envoyer un mail, ou on fait ca demain, c’est vous qui voyez’
Religion : catholique ou vaudou bien que ce dernier peut êtreplus décrit comme une culture, un héritage, une philosophie, un art, des danses, un langage, un art de la médecine, un style de musique, une justice, un pouvoir, une tradition orale et des rites. D’un côté la religion catholique et les phrases d’amour pour dieu sont placardées un peu partout, surtout sur les véhicules (je comprends pourquoi maintenant au vu de leur conduite et de l’état des infrastructures routières) d’un autre côté le vaudou passe incognito et est pratiqué dans des zones reculées et le moins possible de la vue des gens.
Hélicoptère : moyen de transport du président haitien
Bidonville : Majorité de Port au Prince
Barbancourt : rhum local qui déchire
Levé tardif vers 9h30, enchainement en roulé boulé sur un petit dej + douche (froide bien évidemment, l’eau chaude n’étant pas réellement nécessaire vu le climat et surtout techniquement pas abordable partout)
Préparation de mon paquetage en vue de mon départ pour La Montagne, zone rurale de 52 villages logés dans les mornes à 1h de Jacmel. Alors nous verrons plus tard qu’en Haiti, 100km = ½ journée de voiture vu l’état des routes. C’est alleluia dès qu’on roule sur du bitume.
Départ pour la montagne en fin de matinée alors que les étudiants m’attendaient pour un premier cours vers 9h. Ils vont apprécier ma ponctualité…pas bien. Donc 1h de route bien défoncée avec ponctuellement des vues juste magiques sur la baie de Jacmel. A savoir que la culture haitienne en milieu rural est très communautaire. Ainsi un véhicule peut servir de bus, de moyen de transport pour des sacs et autres mais aussi de messager pour a dire à Robert que sa femme vient de préparer le repas. Système efficace et éprouvé, loin de l’individualisme que nous connaissons en milieu citadin.
Posage des sacs à la maison d’Opadel/Planete Urgence dans laquelle je vais loger toute la semaine. Maison simple avec cuisine, douche et toilettes extérieures mais surtout issue de la reconstruction récente des x maisons en vue de la relocation des sinistrés (près de1500 maisons à reconstuire sur la zone de la montagne dont près de 1000 déjà reconstruites complètement ou juste restaurées en fonction des degats).
On reprends el camiono pour aller au moins se présenter aux étudiants et livrer 2 nouveaux PCs, généreuse donation de la fondation de France, organisation qui insuffle régulièrement les actions sur Haiti, puis déjeuner réalisée par magic mamoun, notre cuisinière attitrée, et retour en cours à 14h pour former les enseignants. Sachant qu’ils n’ont jamais touché à des ordinateurs, on part des bases de l’ordinateur, son rôle, sa connectique et on part sur la manipulation de la souris et exercices adhoc (rien à voir avec le capitaine)
Fin du premier cours vers 17h, le mot d’ordre va être patience car certains sont très réfractaires aux nouvelles technologies. Heureusement que je profite de l’aide d’un local qui avait déjà participé à une première formation d’informatique afin de pouvoir gérer de manière quasi individuelle chaque enseignant sans trop léser les autres.
Retour à pied vers 18h à la tombée de la nuit, 5minutes de marche avec un calme juste bénéfique et ou l’on croise les enfants et étudiants rentrant des écoles environnantes.
Diner vers 19h et dodo vers 20h…chose qui ne m’ait pas arrivé depuis quelques années.
Anecdote du jour : retour aux techniques de douche à l’ancienne. Etant donné qu’il n’y a pas d’eau courante, le système de douche est basé sur une bassine et un verre en plastique…avec vue sur la pampa ce qui apporte un côté très frais aux douches matinales. Rien à envier à une douche chaude vu le panorama…et la température puisque même si on est à 600m, la température ne descend pas en dessous de 20° avec des pics à 30 et quelques en cours de journée. Bonne nuit !
Réveil vers 9h la tete enfarinée, rencontre à la sortie de ma chambre avec des gens qui passaient par la…pour un premier contact ils ont du apprécier le spectacle.
Ptit Dej tous les 4 avec discussions animées sur le projet de construction de nouvelles maisons qui tient a cœur a Philippe et met Anne-Lise dans un état proche de l’esclavage (haha). Histoire d’y mettre du mien et de ne pas les laisser travailler tout seul, je me joins à eux pour préparer mes cours de la semaine (grosse réutilisation de ce que j’avais fais en Inde l’an dernier, mais rien ne dit que ca marchera de manière aussi efficace)
On bouge donc vers 15h direction le centre de Jacmel pour voir un peu les préparations du carnaval ,très réputé en Haiti et dans les Antilles.
Posage de 2H dans un restaurant après avoir joué avec un cireur de chaussures ambulant dont le passe temps favori est de cirer les pompes des gens (normal) mais aussi de se faire cirer les pompes…folkore oblige. Je me suis donc plié, voire agenouillé, a cette coutume après qu’il m’ait ciré les orteils, car en tongues. Ca les a bien fait rire…ca tombe bien moi aussi vu les pompes de clown qu’il portait.
Poursuite de la balade dans les rues d’un Jacmel bruyant, bondé (sur les rues principales), ou batiment abandonnés (car en voie de destruction) cotoient des batisses aux facades attaquées mais robustes remplies de ti moun (=enfants), quelques groupuscules sont postés devant certaines maisons à tailler le bout de gras avec des sonos digne de voiture de tuning. Un bonjour de la main suffit à déclencher des sourires en plus des mouvements de tête à notre approche. Oui les blancs ca court pas les rues par ici. Il faut savoir également que dans les histoires pour enfant, le blanc est le méchant qui mange les enfants. Cela m’aidera a comprendre certains comportements futurs.
Pause de quelques minutes dans 1 galerie d’art ou Anne-Lise fait l’acquisition d’une toile peinte par un enfant (le bougre est pas mauvais) et Philippe se fait refourguer une toile juste top que je vais essayer de renégocier avec lui pour la ramener en France.
Retour à la maison et on continue tous à taffer allègrement.
Finish pour moi vers 20h, les autres continuent jusqu’à explosion d’Anne-Lise peu de temps après. Petite découverte de la taille des blattes dans la salle de bains…je confirme que l’on est bien en zone tropicale et que les insectes sont dopés au soleil. Après un bel éclatage de 4 spécimens en bon uniforme, je regagne la terrasse pour terminer une soirée discute avec une Prestige (équivalent de la dodo en haiti) et un verre de rhum local en compagnie de Philippe.
Anecdote du jour : Comparaison Inde/Haiti. Bon je suis loin de pouvoir effectuer une comparaison objective avec le peu de vécu dans chaque pays, mais certains traits se détachent bien et montrent bien des différences que je trouve important de révéler à la face du monde. Alors sur le klaxon, l’haitien est bien moins violent que l’indien, et sait utiliser ‘justement’ ce bel outil sans rentrer dans l’outrance de l’indien. Sur les épices les indiens gardent le podium sans problèmes, c’est d’ailleurs avec déception que je découvre une cuisine haitienne riche, mais un peu trop salée et trop peu épicée à mon gout. Côté fruit ca se tient bien, à part qu’il faudra penser à arrêter de dire qu’une figue c’est une banane en haiti, ca devient compliqué la. Sur la partie café/thé on trouve d’un côté le thé lacté et cardamomisé indien face à des thés et café canellés et gingembrisés en haiti…je ne saurai encore dire ou vont mes faveurs mais c’est un vrai coup de pompe dans les papilles a chaque gorgée.
Levé 6h heure locale soit midi en France, non je n’appellerai pas ca une grasse mat’. Douche fissa, café/muffin sur le pouce, navette jusqu’à l’aeropuerto de Miami, avion à l’heure (HO !), embarquement nickel et me voila à discuter avec une haitienne pure souche de son pays, ses enfants, les choses à voir, elle me donne même l’adresse email de son fils qui travaille dans les sites web (au cas ou j’ai envie de créer un site fémwéuntibo.ht.com), et en plein milieu de 2 phrases…ben je m’endors. Elle m’a très peu parlée par la suite, pourtant je l’avais avertie.
Arrivé sur place on voit de suite la différence de moyens à tous les niveaux, mais l’accueil très chaleureux fait passer outre ces petits changements qui n’altèrent en rien, bien au contraire, la partie logistique et pratique. Je retrouve mon hote Philippe, interface sur pattes entre plusieurs ONG françaises et locales, et le chauffeur Doudouche à l’extérieur et nous prenons la direction d’une grande surface pour aller faire le plein de victuailles.
Dans Port au Prince, un supermarché est aussi bien gardé qu’une bijouterie Cartier en France. Grille, barbelés, policiers en armes. Et c’est évidemment la que l’on retrouve un maximum d’étrangers et d’haitiens ayant les moyens. Et en effet les articles ne sont pas donnés, en gros c’est aussi cher qu’en France voire légèrement plus puisque tous les produits sont importés.
Les seuls produits locaux que j’ai vu sont la bière Prestige, des liqueurs et du rhum (Barbancourt), ca limite la relance de l’économie locale. Une fois les courses terminées et rangées dans le 4x4, direction 2 galeries d’art ou philippe devait croiser une connaissance et dans lesquelles j’ai pu profiter de l’art local.
Ensuite décollage pour Alliance (Ethnik ?), magasin équivalent à Gedimat en plus limité sur les articles, pour voir le prix de certaines charpentes dans le but de faire le budget de reconstruction de 200 nouvelles maisons en Haiti. Et oui, la reconstruction et le développement d’Haiti ou tout du moins d’une partie nécessite beaucoup de temps et de relations pour aboutir à quelque chose de concret et dans des temps inférieurs au millénaire.
Vers 14h, nos estomacs criant famine, nous nous posons à l’Hotel Plaza, qui est l’équivalent en restaurant du supermarché. Grille, gardiens, et que des ‘blancs’ à l’intérieur sauf le personnel.
Une chose à savoir dans les restaurants, si vous comptez un jour commander un plat et l’avoir en 5 ou 10 minutes, vous pouvez déjà changer de pays. Ca laisse le temps à la discussion mais faut pas avoir un planning serré. Un poulet sauce créole et une connexion wifi de quelques minutes plus tard nous prenons enfin la route pour Jacmel.
En gros 20 minutes de traversée de Port au Prince puis 2h de route chaotiques que nous avons ponctué ar du ramassage de graines de tamarins et de teck pour replanter sur la zone rurale de La Montagne (la ou je vais bosser)
Arrivée sur Jacmel en fin d’après midi. Une sorte de port au prince plus petit, plus calme un peu moins détruit et surtout sans les camps de réfugiés qui eux sont partis s’installer pour la majorité en zone rurale. Rencontre avec l’équipe locale : Anne-Lise l’architecte (et pas de solutions comme moi, une vraie avec des applications 3D et des plans plein la tête) qui est la jusqu’à mercredi prochain et Xavier, franco-haitien qui passe la moitié de son temps à travailler sur le nouvel outil de pédagogie numérique et l’autre moitié à travailler avec son oncle ,il me semble, sur de la traduction de bouquins en créole et qui part le dimanche après midi.
Au vu de mon état pas du tout 'fatigué', Philippe me propose un concert d’un artiste haitien suivi d’une cérémonie vaudou…et la je dis banco félipé ! Ok je suis en vrac mais je peux bien tenir quelques heures de plus pour assister à des évènements aussi uniques. Douche express je passe en mode tongues (enfin !) mais gardes tout de même un magnifique pantalon ample, on sait jamais si le vaudou est aussi maniaque que le musulman. Je ne voudrai aucunement irriter le local.
Donc concert très chouette de Jean Jean Roosevelt (c’est pas un cool nom ca ?) dans le batiment de l’Alliance Francaise (dont le but est d’animer la ville de Jacmel par des projections, des soirées à thème et des concerts, histoire d’apporter une facette ludique et éducative a tout ce petit monde). Mon acolyte Anne-Lise ayant disparu presque 30 minutes je m’étais dis que mon parfum n’avait pas du lui plaire…mais en fait non, elle était juste partie faire un malaise une dizaine de mètres plus loin…ah ces jeunes, l’émotion d’approcher des stars!
Concert bouclé, serrage de main avec un Jean Jean très sympa et festif et direction la cérémonie vaudou dans un coin de nature paumé. Ressenti assez bizarre dans le sens ou la cérémonie est très décousue, participative (pour peu que tu passes a moins de 5m du groupe principal, t’es bon pour te retrouver avec un poulet entre les bras ou un fouet à la main), longue et surtout le rythme musical et certaines sonorités (l’instrument en forme de ‘DJ ridoo’ est glauquissime) donnent un aspect très étrange a tout ca. Pour s’imprégner et peut être devenir envouté (gros débat sur ce terme) il aurait fallu être la depuis le début et rester un moment, mais la tout le monde étant claqué on s’est rentré manger un morceau avant de s’effondrer.
Anecdote du jour : Interlude linguistique. Une radio haitienne faisait la comparaison entre des mots haitiens et les mêmes mots utilisés au Congo. Après une étude poussée (voire capillo tractée) il s’avère que 2 mots identiques n’ont aucune chance d’avoir la même signification si utilisés dans des lieux séparés de plus de 1000Km. Allez je vous laisse réfléchir a tout ca ?
1 an plus tard...volonté de bouger et envies d'ailleurs intactes, tels des sacs à dos qu'on aurait laissé dans un coin et dont le sommet serait recouvert de l'équivalent de 385 jours de poussière.
C'est donc 1 an (et quelques papayes) plus tard que j’ai soufflé sur cette poussière, à défaut de bougies, pour prendre une nouvelle direction.
Par direction je n'entends pas changer radicalement ma vie, juste dessiner une parenthèse 'solidaire' sur l'axe semi-linéaire de ma vie actuelle.
Cette fois la parenthèse sera haitienne (et non pas hawaienne comme le chantent si bien les trois accords) à défaut d'être indienne, indonésienne, malgache ou népalaise qui faisaient partie des sites de missions auxquelles j'avais initialement postulé.
Après réflexion, je me suis dit que parmi toutes ces destinations, et à intérêt de mission égal, il s'avère qu'Haiti reste le moins plausible dans le cadre d’un voyage touristique. Je ne dénigre aucun pays à l'heure actuelle, mais il s’opère juste des changements sur mon podium des destinations préférées tel un Eurovision que je me joue en solo : "Laos...Ten Points, South Africa…8 points, Germany...1 point"
L’objectif de la mission reste en partie similaire à celui déjà réalisé en Inde, à savoir former des bénévoles locaux à la maintenance informatique, mais aussi participer à a la mise en œuvre d’un système numérique de pédagogie visant les classes de primaire. Ce second thème suscite autant mon intérêt que me laisse perplexe du fait de l’utilisation de matériel technique avancé dans un pays en pleine reconstruction (malgré les 2 ans qui séparent le séisme de 2010, frein économique supplémentaire sans parler du nombre juste pas croyable de victimes, et maintenant). Mais soit, je prends et je donnerai tout ce que j’ai sur les deux prochaines semaines, ce qui ne m’empechera pas de rester critique sur mon compte rendu de fin de mission, je sers aussi a ca.
C’est donc le visage cerné , comme avant tout départ en congés solidaires ou non, et le sourire aux lèvres que je prends mon premier vol le vendredi 20 janvier direction Miami pour une parenthèse américaine qui est en fait devenue une accolade car les renards ne m’avaient pas précisé qu’il y avait une escale de 3h à Philadelphie…mais bon ca va être dur de faire pire que la dernière fois. Je précise que j’essaye d’écrire ce blog relativement en live, donc je reste plutôt positif par rapport au reste du trajet. Wait and see.
Donc atterrissage sur ‘Phily’ 8h plus tard après avoir vu le dernier harry potter (beurk), et les 2 derniers Xmen (ouais j’ai élevé mon niveau cinématographique de manière démesurée, j’en ai presque honte) et en avalant quelques mets solides et du vin à 5 euros…et ouais ils sont tellement à l’arrache sur US Airways que l’alcool est payant. Va bientôt falloir venir avec son siège. Pour info les écouteurs étaient également payants. C’est un peu comme donner un téléphone mais sans pouvoir utiliser les touches.
Pause olive, vin rouge et blog dans l’aéroport avant de reprendre l’avion pour 3h de bonheur aérien et un objectif mal dissimulé par mes cernes d’aller pioncer tel une buche en plein hiver.
3h passées entre éveil, sommeil, et somm-éveil…pas capté grand-chose au vol, et mon voisin de siège a du aimer le fait que je pose ma tête sur son épaule puisque je n’ai eu aucune remarque post roupillon
Tout se passait trop bien, et je sentais au fond de moi cette petite voix intérieure que je personnalise avec un doigt vengeur pointé vers le ciel et disant ‘Méfi !’ Et bim, après le coup de l’escale non annoncée, cette fois c’est la feinte du ‘on garde votre sac de soute jusqu’à demain matin car il est enregistré jusqu’à port au prince’…héhé sympa le mode roots d’entrée (Gaga : + 500 points backpackers dans la face). Heureusement que j’ai pas fais le poporc toute la journée. Et enfin 1h pour que la navette de l’hotel me voit après 3 passages à 2000 à l’heure et moi en train de le traiter de tous les noms d’oiseaux, de canards et de flamands roses (ben ouais y avait le parking flamingo en face, obligé)
Fin de soirée à l’hotel, qui ne valait pas vraiment une cacahuète pour le prix, mais bon pour 5h de sommeil ca me suffisait. Gros avantage de l’endroit, proximité d’un bar restaurant d’amérique centrale. En trois briques : fajitas énormes, karaoke espagnol, 120Db non stop. Même si en France il était 5h du mat j’étais bien au taquet, mais je pense quand même qu’ils ont un réel problème auditif qui me fait comprendre pourquoi la ‘gente’ hispanique parle aussi fort. Il y a une logique a tout !
Anecdote 1 du jour : en repensant à l’histoire d’haiti je me dis que ce pays est quand meme le résultat de ce qu’on fait de pire en terme de choix économiques, politiques mais aussi de chance. A croire que la pratique du vaudou dans leur vie quotidienne n’a pas un effet vraiment positif. Par contre, et je vérifierai une fois sur place, leur motivation n’a d’égal que leur capacité à encaisser les coups. Heureusement sinon ils se seraient eux même déracinés ailleurs.
Anecdote 2 du jour : Bah Miami c’est espagnol ou américain ? Faut prévenir les gars j’aurais révisé mes cours.
Certains soirs d’été (pas seulement malheureusement) d’étranges bruits provenant des rues parviennent à nos oreilles dès le coucher du soleil. Des accouplements de chats ? que nenni! Des distributions de cache nez? Encore moins!
Se sont les poches du soir, aussi appelés mec bourrés, borrachos, sacs a vin et autres noms d’oiseaux que j'éviterai volontiers ici pour ne pas choquer les plus jeunes. Vous remarquerez si vous les avez surveillé attentivement (attention vous pouvez aussi en avoir été un à un moment donné donc ne prenez pas mal tous ces commentaires, le concept de la maison étant ‘ici on ne juge pas…on constate’) que ces gens ont quelques différences avec leur état original…et on le regrette amèrement.
Tout d’abord c’est à croire qu’ils sont sourds car incapables de discuter ou monologuer en silence. Faut que ca beugle( Bande de cons !). D’ailleurs je donne mon pack de 20 cure dents en bois de santal au premier qui a assisté à une discussion de mecs bourrés à mi-voix. Et ce, peu importe la distance…ils doivent se dire que la personne avec laquelle ils essayent de communiquer est aussi atteinte de cette surdité temporaire, allez savoir.
Ensuite le temps et l’espace sont des dimensions dans lesquelles ils errent telles des boules de flipper farcies à la gnole. Donc ca trébuche pendant des heures sur un rebord de trottoir en jurant. Tellement qu’au bout de 5 minutes t’as envie d’aller les aider (ou de leur loger une balle dans la nuque) tellement ca en est déplorable.
Mais la serait l’erreur ! Ne pas assister le mec bourré…bon sauf si il est allé s’allonger sur une route ou un chemin de fer en disant ‘ouh le jouli tapis !’ On est pas des bêtes non plus. Mais donc je disais, pas d’assistance ! C’est moins dangereux que de réveiller un somnambule mais aussi utile que de pisser dans un violon (qui a sorti cette expression d’ailleurs ? un mec de la ligue pro piano ?) et risqué pour vous, enfin toi !
En effet son cerveau n’étant plus irrigué que par de l’alcool semi pur, son dictionnaire de mots est réduit à 1/1000ème de ses capacités (on parle ici d’un état d’hébriété bien avancé, limite finalisé, pas d’un état de jovialité dit ‘pompet’ où dans ce cas on arrive même à parler des langues qu’on connait à peine) et sachant qu’un francais moyen utilise moins de 5000 mots pour se faire comprendre, on peut aisément arriver après s’être adonné à un calcul savant (http://www.youtube.com/watch?v=0reatrMvjhE) que le protagoniste va communiquer avec vous à l’aide de 5 mots ! Autant discuter avec un toasteur.
Et donc le réflexe va être : je lui parle, j’essaye de le raisonner. Paf dans sa tete y a trop de mots qu’il comprend pas. Tentative d’expression avec 5 mots choisis au hasard dans le cerveau (Ex : roturier, planche à clous, déduction, tapir et moquette)…autant jouer à Pyramide avec des lombrics. (Vous la captez celle la ou je vous la fais en 3 briques ?). Le bonhomme s’énerve par incompréhension et la , c’est le drame.
Sur ce bonne cuicuite du vendredi à tous, on se croisera peut être…mais de quel côté de la bouteille ?
Ca serait idiot d’avoir un blog et de ne pas s’exprimer dessus, d’autant que ma tête sert apparemment d’autoroutes à un nombre incalculable d’idées plus ou moins nettes et qu’il serait fondamentalement égoïste de ne garder que pour moi.
Cette semaine, qui semblerait assez banale vue d’un œil extérieur, m’est apparue sous un angle bien plus merdique. Si j’avais du écrire mon propre horoscope en début de semaine ca aurait donné à peu près ça :
Amour
Si vous êtes en couple, prenez une photo de votre conjoint car le risque la chance de la revoir est aussi faible que le nombre d’heures de sommeil que vous allez vous octroyer (cf section travail)
Si vous êtes célibataire, une rencontre fortuite pourrait éveiller en vous des envies soudaines de repeuplement de la planète…seulement si vous êtes un ascendant bigorneau.
Argent
Il est grand temps de se lancer dans des actions financières risquées, les jeux d’argent (même illégaux) et les acquisitions immobilières quelconques type viager…perdu pour perdu ca fera des trucs à raconter à votre banquier. Peut être même qu’il en rigolera. Conseil du jour : boursorama propose des ouvertures de comptes et CB à 0 euros. Je dis ca je dis rien.
Santé
Mercure sera dans votre colimateur en début de semaine. Un conseil : evitez de respirer jusqu'à nouvel ordre. Sport conseillé : plongée en apnée.
En fin de semaine gardez quelques blagues pour votre pharmacien, il aura le temps d’en profiter et non, oh non le PQ n’est pas un mouchoir…c’est rose c’est beau mais c’est pas classe, surtout quand on pose le rouleau sur son bureau.
Travail
Votre signe rentre dans la constellation de la brouette, inutile de vous organiser, de déléguer, la boucherie commence right here right now. Vous en sortirez grandi, surtout vos cernes.
Famille
Il serait peut être temps de vérifier si ils sont encore en vie non ?
Vie Sociale
Votre vie sociale sera à l’épanouissement ce que ‘tata yoyo’ est à l’opéra lyrique.
Nombre de chance
0
Clin d’œil
Wink !
Bon spatoussa mais il reste encore un vendredi à flinguer (n’en déplaise à Robinson)…apogée du paroxysme de la semaine ? Jour comme un autre ? Saurais je si je suis ascendant bigorneau ? je trépigne d’avance.
Après moultes heures de montage (ouais je suis pas très doué faut dire) sous Windows Movie Maker, la patience de mes étudiants, un iphone et un appareil photo et paf le résultat est par la : http://www.youtube.com/watch?v=MGnhbR__vOo
Merci à eux pour s'être prêté au jeu en tout cas!
Jour 14 –Vendredi 31/12
Au réveil, cette dernière journée sur Pondi me laisse déjà un gout déplaisant dans le fond de la gorge, ou alors un animal est venu mourir dans ma bouche pendant la nuit, j’hésite.
Tout ca pour dire que je déteste les au revoir et les sensations que cela procure mais bon on n’a rien sans rien, et la journée ne fait que commencer.
Je pars corriger les exams à la boulangerie, au final des résultats plutôt satisfaisants et quelques élèves qui se démarquent légèrement des autres. Au vu des copies je pense que le niveau de fraude est très faible, dommage pour la cuillère à pamplemousse.
Je retourne chez Adecom une fois toutes les copies corrigées et notées. Certains des étudiants sont arrivés habillés sur leur 31. Apparemment ils prennent à cœur la remise des certificats et des notes, je vais donc faire aussi l’effort de mettre une chemise en lieu et place de mes tshirts, d’autant que je sens qu’il va y avoir une séance photo au finish.
Je finalise en vitesse un rapport pour Perumal sur le travail effectué, quelques informations utiles et on passe à la séance de remise des certificats suivi de la remise des résultats d’exams.
Moment très touchant car chaque etudiant se présente et indique ce qu’il a tiré de cette formation d’un point de vue compétences techniques et humain, sur mon travail et ma pédagogie. On aurait dit le concours du premier qui fait rougir ou pleurer le prof, mais cela n’a pas marché, j’ai gardé cet air détaché bien qu’intérieurement c’était la guerre émotionnelle :
-Le cerveau : Coupez l’accès aux glandes lacrymales ! Right now !
-Neurone #1 : vite passes l’info !!!!
-Neurone #202838 : vite passes l’info !!!!
-Glande lacrymale œil gauche : fuck ! on les fout ou toutes ces larmes !
-Glande lacrymale droite : perso j’ai fais un bassin avec, mis 3 canards 1 barque, c’est de toute beauté !
-Glande lacrymale œil gauche : boulet ! Je suis au bord de l’explosion !
-Glande lacrymale droite : balances ca à la vessie !
-Glande lacrymale œil gauche : ouais bravo, appelles d’abord Ferdinand de Lesseps pour qu’il nous file les plans du canal de Suez, on improvisera un chemin.
Une fois tous les étudiants passés et la gérante d’Adecom s’étant exprimée (Perumal n’ayant pas pu venir, son père s’étant fracassé une épaule en scooter…sans permis ni assurance, il avait un peu de gestion à faire le bougre. Bon courage !) ce fut à mon tour de m’exprimer et de dire tout ce que j’avais vu, appris, transmis, apprécié en quelques minutes.
S’ensuivit une remise de cadeaux et la séance photo (bien joué le coup de la chemise) ou j’ai improvisé également quelques pas de danses avec eux. Moment très sympa qui me faisait oublier mon départ dans les heures qui suivaient.
On a continué nos discussions pendant le déjeuner, finish vers 14h, taxi prévu pour 15h. Les élèves me proposent alors d’aller visiter un train stationné en gare de Pondichery et dédié à Sœur Teresa…décidément cette mission tourne à la propagande religieuse. Mais étant donné ce qu’elle a fait pour ce pays et dans sa vie, peu importe la religion associée, il fallait juste être sacrément motivée pour faire ce qu’elle a fait. D’ailleurs j’en ai eu la larmette(fallait bien que le barrage pète à un moment) car les photos étaient juste sublimes de vérité. Quand le mot dévotion prend toute sa consistance.
Retour chez Adecom, finish de mon sac de pèlerin, et go dans le taxi après avoir fait les adieux de rigueur dans cette rue, cette ville ou je ne remettrai surement pas les tongues…sait on jamais.
C’est sur le chemin de retour vers l’aéroport que l’on commence à prendre conscience de ce que l’on vient de réaliser, de l’apport commun de connaissances que cela a engendré. Mais également de ce besoin de retourner dans ma réalité, occultée pendant ces 2 semaines, et de ce crève cœur de quitter celle-ci.
Le trajet vers Madras fut l’occasion de shooter a gogo pléthores de plaines, rizières, palmiers, troupeaux de gnous/vaches et de découvrir des paysages sur lesquels je n’avais pas encore posé l’objectif…etant donné que j’avais fais l’aller de nuit et les yeux clafis de fatigue.
Halte d’1h dans une ville à mi chemin de Madras dont j’ai oublié le nom ,car plus de 3 syllabes, et réputée pour ces tailleurs de pierre et ces temples. On part donc s’enfoncer avec mon ami Rodrigo le taxi driver dans les méandres de la ville pour trouver un spot près des temples. Ce naze se gare juste devant des tailleurs de pierre….autant dire que c’est même pas la peine de la repérer à la couleur au retour.
Temples très sympas mais rien à voir avec le style des autres temples que l’on rencontre dans les villes. Style plus ancien, architecture plus dépouillée, pas de couleurs, et nombres d’animaux chimériques gravés à même la pierre…du bien beau travail. Clap clap !
Quelques shoots de chèvres et de couchers de soleil plus tard on retourne avec Rodrigo prendre un thé et décollage vers Madras.
Looooongue route jusqu'à l’aéroport avec notamment Rodrigo qui m’a fait le coup du pissou ET le coup de la panne en plein bouchon d’entrée dans Madras. Ouverture du capot, arrosage abondant du moteur à l’eau claire, x allers/retour a patte pour aller remplir sa bouteille je ne sais ou…20 min plus tard on reprend la route, ou plutôt on se repositionne dans le bouchon musical, cul à cul, klaxonnant avec le sourire…je commence a fatiguer sévère. 3h plus tard je me jette à l’aéroport après avoir remercié Rodrigo.
La grosse blague de l’aéroport lorsque je présente mon billet : ‘Ach Nein ! Fotre Fol est à 4h du matin…et la c’est 21h. Faut revenir entre minuit et 1H du mat. Impossible de rentrer dans l’aéroport’
Et Fuck ! Donc je grignote un bout dans un restau ou ma CB qui devait remarcher….ben ne marchait plus. Après 10min à batailler et à me demander si j’allais devoir faire la plonge, la CB a bien voulu fonctionner.
De la je hèle un taxi, lui demande ou les jeuns font la tawa pour le réveillon du jour de l’an, il me répond la plage, je dis Banco !
Quelle ne fut pas ma surprise et ma perplexité 30min plus de tard lorsque je me suis apercu que ce qu’ils appellent la fete chez eux, ben chez nous on appelle ca une boum, et encore !
-95% de mecs (ou sont les feeeeeemmes ???)
-On remplace l’alcool par de l’eau et des jus de fruit (précurseur du champomy comme quoi sans alcool la fete est plus folle ?)
-On remplace les jeux d’alcool par des jeux d’écoliers (roulades dans le sable, jouer au chat avec des masques ridicules sur la tête, souffler dans des trompettes comme des marmules…surement le manque des bruits de klaxon)
Donc une fois les minuits dépassés je me suis pas super attardé, le temps de prendre quelques photos sur le trajet de retour. Note pour plus tard et à l’attention de tous : si vous voulez vous faire des potes, il suffit de sortir un appareil photo, ca a le même effet sur les indiens que les miettes de pain avec les pigeons ou les iphone sur les pickpockets à Paris.
Arrivée vers 1h30 à l’aéroport, cette fois ci ils me laissent passer. Une queue pas croyable à l’enregistrement et au service immigration qui me fait patienter 1 bonne heure. Finish dans un fauteuil après avoir oublié mon passeport dans un magasin duty free et une partie de mes affaires sur un des tapis de sécurité (trop la confiance, d'ailleurs dédicace à Mat : il y a maintenant un briquet Tamariu dans l'aeroport de Madras) à taper mes mémoires indiennes et autres souvenirs de Pondichery. Moment d'horreur à 3h et 22 minutes exactement : je remplace mes tongues par des converse...Nooooooooooooooonnnn!!!! Ensuite mon vol fut aux antipodes du vol aller. Pas de retard, roncage pendant 7h sur 10h de vol. Escale au poil à Londres et retour sur la planète Hoth (anciennement Paris) avec sa neige et son froid omniprésent qui m’ont ramené à la réalité…douche froide. Arrivé chez moi en début d’aprem le samedi, déposage des sacs…fin de l’épisode congés solidarité mais réflexion latente déjà en cours pour le prochain.
2011 ? 2012 ? Asie ? Afrique ? On va laisser murir ce nouveau projet tout doucement et laisser les ingrédients qui ont créé le premier se mélanger et en faire un nouveau tout aussi bon !
Jour 13 – Jeudi 30/12
Réveil plus tot que prévu car pas terminé les questions de l’exam. Procrastination is my middle name. Petit coup de speed, cassos chez le père boulange. Histoire de rester à flot d’un point de vue pécuniaire, j’enchaine les cafés sans manger. Finish des questions, visios à l’appui, je mets tout ca sous powerpoint, repars chez Adecom et zou impression des 15 pages d’exam pour les 10 élèves…soit 150 pages balancées sur une imprimante qui tenait plus du rejeton de tortue neurasthénique qu’autre chose.
J’en profite donc pour aller voir mes pioupious ,dont la moitié est déjà arrivée, et leur faire monter la pression façon GTO mais en moins pervers. Récupération des copies et on commence par un tout des sujets vu la veille avant l’exam.
Pause de 11h je passe prendre mes 3 minutes de soleil en terrasse puis distribution des copies et Go ! Je profite de ces moments de concentration pour les prendre en photo, je leur dis que c’est pour capter la quintessence de l’expression de leur travail (haha allez traduire ca en anglais !)
Je ressens la détresse dans les yeux de certains, je leur précise donc qu’ils peuvent me poser des questions. Par contre si j’en vois un copier je lui arrache les yeux avec une cuillère à pamplemousse.
Au bout d’1h30 je récupère toutes les copies et fais une première passe pour vérifier que toutes les réponses sont données et de la bonne manière. Y en a quand même un, que j’ai félicité à postériori pour cet exploit, qui a indiqué 15 réponses pour une question ou on ne pouvait en coller que 14. Bravo papa !
Dej ensemble avec la pression qui est bien redescendue, surtout pour eux, la mienne viendra en corrigeant les copies et déterminera en partie ma capacité à transmettre mon savoir.
Debut d’aprem je file dans la classe pour commencer à monter le PC acheté la veille mais Perumal me dit qu’il aimerait bien que j’arrete de bosser cette aprem et que j’aille prendre l’air (j’ai une si sale mine que ca ?)
J’accepte et me voila parti à moto avec un des volontaires de la boite pour une visite guidée de plusieurs spots religieux et culturels en dehors de pondi.
1er spot : la famille du gars a moto et surtout mon premier pied posé dans un village. Assez bizarre à première vue, car situé au bord d’une route principale style nationale chez nous. Quelques routes/chemins qui s’entrecroisent et des maisons un peu fabriquées a la va vite et ou s’entassent des familles entières. A peine arrivé la bas une des nanas (sa tante je crois) veut se marier avec moi et partir en Europe, me sort des blagues en tamul, me dit qu’elle est mariée et a 2 enfants…et la dans mon tréfond intérieur je me dis que j’ai interet a filer vite d’ici avant que ca dégénère. Heureusement mon hote me dit qu’on doit filer pour aller voir un temple…oh ouiiiii ! chic un temple !
Donc cassos avec la nana qui me colle et rigole en permanence et le reste de la famille qui se marre encore plus…arf je comprends rien !!
De la on enchaine en fait une promenade en bateau sur un lac pour aller voir des pélicans…m’enfin c’est quoi ce truc ? Bon bref quelques gamins se prennent en photo avec moi (apparemment j’ai un plus fort charisme qu’un pélican, youhouu) et je m’endors en 30 secondes comme une marmotte à la veille de l’hiver…ouais l’effet du ronron du moteur plus le clapotis de l’eau a un effet immédiat sur moi.
De la on va trainer dans un jardin d’enfants pendant 5 min (euhhhh mais on fait quoi la ???). Je lui fais comprendre que c’est pas trop mon trip la balançoire et on décolle vers un big temple du coin.
En effet il est d’une dimension assez confortable, mais ce qui m’a surpris par rapport à nos églises et l’agencement des différentes salles. Pas d’emplacement central, plutôt une multitudes de lieux de cultes, d’alcoves prévues pour prier en solo, une odeur omniprésente d’encens, un plafond bas et une lumière tamisée qui donnent un aspect assez mystique à l’endroit. Par contre impossible de me rappeler la déité principale à laquelle est dédiée ce temple…avec je ne sais combien de millions de déités indiennes, je devrais facilement retrouver celui-ci…je crois qu’il y avait la lettre ‘a’ à la fin de son nom.
Changement de religion, on part pour la visite d’une église (ca a l’air de lui faire plaisir…autant qu’à mon côté agnostique) Rien de folichon, c’est pas comme si je ne connaissais pas les églises. J’en profite pour discuter avec Dieu. Ca ressemblait un peu à ca :
-Allo Dieu
-T’es qui toi ?
-Ben c’est moi quoi, Thibault, On s’est parlé la veille de noel.
-Ah oui ca me revient, et tu as décidé de venir me reparler depuis l’Inde, il se passe quoi dans ta vie ?
-Ah ben oui c’est pas bete ca, je pense que c’est juste lié à un manque d’occasions.
-Et tu penses qu’à raison d’1 à 2 fetes religieuses par mois ca fait pas assez d’occasions ? C’est pas plutôt un manque de volonté ?
-Et voila, la morale de suite…je penche plutôt pour un manque de foi. Juste rien à voir avec toi mais plutôt tes avatars je pense. Mais ne t’inquiète pas je reste sur une voie saine et intègre, bon parfois j’emprunte quelques chemins de traverse mais rien de grave.
-Comme ces 5 jours pendant le mois d’aout ?
-Hmmmm….tu dois surement parler de la féria. C’est un pèlerinage culturel rien de plus. Mais j’ai plus de chances d’y perdre ma voix ou mon foie que ma foi, pas d’inquiétudes. A la prochaine et la bise au fiston.
Hop, saut périlleux sur la moto et decollage pour les locaux de Kootu-K-Kural l’autre entité qui mène l’action d’intégration des dalits par l’expression corporelle. Malheureusement je n’aurais pas la chance de voir certaines de leurs performances, le planning des activités ne reprenant pas avant mi janvier. Je revois certains de mes étudiants, fait un don du sang involontaire aux moustiques du coin, fait un don (volontaire cette fois) pour l’organisation avec mes derniers billets et on repart sur pondi.
Je repasse par les bureaux d’Adecom pour remercier Perumal pour l’aprem, decolle au qualitea pour me faire une collation aussi légère que l’épaisseur de mon porte feuille et finit aussi empaillé que mon panier en osier.
Anecdote du jeudi : pudicité/criminalité
Comme déjà dit dans un article précédent, la pudicité est un des maitres mots dela culture indienne, au point que toute transgression est punie non pas d’une tape sur les doigts ou d’une lecon de morale mais de quelques jours au trou. Avec mon imagination débordante, j’entrevois déjà la tete du trou et en frissonne par avance.
Donc ca signifie no PDA (Public Display of Affection) n’en déplaise à Morcheeba (http://www.youtube.com/watch?v=1EsuO5hPdas). Et même les couples officiels (mariés) ne se montrent pas très démonstratifs hormis se promener main dans la main, voire une fois bras sur l’épaule dans un parc, j’ai failli leur dire d’arrêter, qu’ils étaient fous, mais qui suis-je pour prodiguer de la morale dans un pays qui n’est pas mien.
De plus j’ai l’impression qu’il n’existe pas de statuts autres que célibataire et marié. Si on se retrouve en dehors de ces 2 catégories, c’est maaaaaaaal ! Sauf si on est veuve, auquel cas c’est pas maaaaaaal, mais la vie est pas super simple du coup.
Ca me fait beaucoup relativiser sur notre ouverture d’esprit sur ce sujet en France et notre fermeture hermétique sur d’autres…vive les contrastes !